Extraits du ballet « Pour toi Aznavour »

« nos printemps danseront encore »
La salle et la scène sont dans le noir,
même le silence semble opaque,
un carré de lumière bleue au centre,
un couple se marie,
quelques sons de cloche,
le son du doudouk les rejoint,
l’époux soulève le voile de la mariée.
vision qui s’estompe,
pendant qu’une silhouette noire se dessine,
les mariés et le doudouk s’en vont,
bref silence,
la lumière éclaire des personnages que l’on voit de dos,
des percussions très vives les mettent en mouvement,
c’est le début.
Pour Misha1
« Mon père était né dans le Caucase. », « Notre part de passé, notre part de bonheur… »
Aznavour

Les danseurs n’attendaient que ce signe pour se mouvoir vivement. Ils font une ronde ils sautent ils virevoltent au sol et dans les airs sur eux-mêmes, autour des autres ! On ne sait plus combien ils sont sur scène parce qu’ils sont partout en tournant et bondissant, tous en noir et blanc, dans leur tenues de guerriers caucasiens avec tes toques de fourrure noire ou blanche qui dansent avec eux.
Ils sont rejoints par quelques solistes qui traversent la scène sur les genoux ou comme en lévitation !
Les mariés les rejoignent et dansent ensemble et avec eux et on sent que le bonheur est là, sous nos yeux, palpable et qu’il n’aura jamais de fin.
Qu’ils sont élégants, tous ces virtuoses, qu’ils ont l’air fier et joyeux, qu’ils nous enchantent quand ils hurlent leur enthousiasme en un bel ensemble !
À MA MÈRE2
« Ma mère cousait et brodait d’une manière formidable… »
Aznavour

Au bonheur de la mariée ! La première image fait penser à une sculpture grecque et l’on devine très vite des formes comme des cariatides qui soutiennent un voile avant de l’écarter jusqu’à envahir quasiment la scène en révélant une mariée incroyablement gracieuse !
Ceux et celles qui les regardent, la mariée et ses magnifiques demoiselles d’honneur, perçoivent grâce, douceur et légèreté. Cette danse est comme un rêve et s’achève dans un nuage de douceur.
LES KINTOS3
« Je n’ai pas la fantaisie de mon père, une fantaisie du côté des Kintos joyeux fêtards de Géorgie…
Charles Aznavour

Qu’ils ont su ménager leur entrée pour Les Kintos, ces merveilleux danseurs de Yeraz ! On les découvre immobiles comme peints en noir et rouge sur une toile.
Et les premières percussions les font se mouvoir avec des gestes légèrement saccadés accompagner le rythme. Arrive 4 bourgeois4 à l’attitude très martiale et semblant vouloir donner des leçons aux joyeux lurons, qui n’en ont cure ! Et si, jusque-là, tout se déroule relativement lentement nous comprenons vite que nous sommes avec par des fêtards qui s’animent, dansent et boivent à cœur joie, de plus en plus vivement, de plus en plus joyeusement.
Et la fête est bien là à laquelle nous nous mêlons avec le plus grand bonheur tant la gaieté des danseurs est contagieuse… aussi pour les bourgeois incapables de résister à l’ambiance et les rejoignent dans leur danse, un peu moins martiaux …
A NOS RACINES5
« Il ne faut pas se tenir trop loin de ses racines… »
Aznavour

Dans ce tableau, quelques dizaines de danseurs se rejoignent sur la scène. Les costumes mêlent la cotte de mailles, le costume traditionnel arménien, ses coiffes et ses couleurs.
En des ondulations et des bonds,
les danseurs courent en se tenant par la main,
ils repoussent le noir,
chacun protégeant et entraînant l’autre,
le groupe soudé portant le passé vers l’avenir,
les cris puissants jaillissent des torses si fiers de ces danseurs,
ils transmettent la force et et témoignent de la puissante solidarité de cette nation millénaire.
C’est beau, c’est très beau, c’est très animé, ça emporte et ça énivre.
La danse collective est une tradition pour les Arméniens.
Elle s’invite dans toutes les cérémonies, toutes les fêtes et c’est l’une des rares dont la chaîne de transmission ne s’est jamais interrompue depuis des siècles.
“À nos racines” est un hommage aux racines de Christina Galstian-Agoudjian, danseuse, chorégraphe et fondatrice de cette compagnie de ballet. Yeraz est son nom. Christina, ses émules, ses enfants font preuve d’une audace créative qui intègre la danses dans ses racines tout en étant résolument actuelle et futuriste à la fois.
“A nos racines” est leur hommage à leur origine.
“A nos racines” c’est le bonheur en fureur,
la fureur de vivre de l’Arménie.

Hier est derrière, demain est un mystère et aujourd’hui est un cadeau
Yeraz
- Pour Misha :
Mouxam : Glaxo Zakaryan
Musique : Pari Petakan ensemble national d’Arménie
Chorégraphie : A. Chiloyan, V. Agoudjian / Solistes : G. Madenian, V. Agoudjian, C. Muradian ↩︎ - A ma mère :
Musiques : Aram Khatchaturian – Lullaby et Uzundara de l’opéra Gayaneh
Chorégraphie : C. Galstian, C. Agoudjian / Soliste : M. Achkouyan ↩︎ - Les Kintos :
Musique : Pari Petakan ensemble national d’Arménie
Chorégraphie : V. Agoudjian ↩︎ - Correction : “bourgeois” et non soldats, comme écrit précédemment ! Merci à Christina Galstian-Agoudjian ↩︎
- A nos racines :
Musique : Musique populaire
Chorégraphie : K. Gevorgyan ↩︎