Ingmar Lazar et Jean Samuel Bez ovationnés au concert du gala de L’Action Musicale Internationale

Jean-Samuel Bez, Ingmar Lazar, avec la participation de Giovanni Mirabassi
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Ingmar Lazar

Ravel et ses “oiseaux tristes”

Ingmar Lazar a fait chanter et voleter les « oiseaux tristes » de Ravel comme si ces derniers se réveillaient dans un champ de ruines, n’osant ni voleter ni chanter, comme s’ils n’osaient comprendre où ils se trouvaient.

Des cris et des plaintes commencèrent à jaillir dans une sorte d’affolement qui, dès lors qu’il fut apaisé, sembla laisser la place à une sorte d’incrédulité.

Compte tenu du contexte de ce concert, on ne pouvait s’empêcher de songer à cet autre oiseau, tellement symbolique de l’Arménie, « la grue » qui, elle aussi à tant de fois survolé des champs où le désastre semble avoir été semé.

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Beethoven et ses Adieux

« L’Absence et le Retour », les deuxième et troisième mouvements des « Adieux », sonate de Beethoven succédaient comme une évidence aux oiseaux de Ravel !

 Dans L’Absence Ingmar Lazar fait surgir et s’alterner tous les sentiments que l’on peut rencontrer quand l’absence est empreinte de tristesse, d’incertitude et de colère. Mais le Retour fut comme une explosion de joie que l’on fait en chantant et en dansant lors d’une grande fête tout le monde se retrouve en jubilant !

Vraiment, Ingmar Lazar a fait preuve de sensibilité mais aussi d’une virtuosité qui ne masquait pas la profondeur de son jeu, dans ce programme qui a été choisi très en amont du concert et dont on avait le sentiment qu’il était construit comme présageant de ce qui arriva 2 jours après l’Artsakh.

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Ingmar Lazar et  Jean-Samuel Bez

Dans sa 2e partie de programme, Ingmar Lazar a invité le violoniste Jean Samuel Bez, jeune virtuose qui sillonne le monde en quasi-permanence pour jouer dans tous les styles et répertoires. Et c’est ce dernier qui a proposé a Ingmar Lazar d’inclure la Fantaisie Artsakh d’Eugénie Alécian dans le programme de cette soirée.

“A la fois pétillante et dramatique, commandée à la compositrice franco-arménienne Eugénie Alécian”, c’est une œuvre qui commence dans une sorte d’excitation joyeuse et donc succédait de manière parfaitement cohérente au Retour de Beethoven.

Jean-Samuel Bez, dédicataire de l’œuvre en a fait siennes toutes les émotions de cette partition et Ingmar Lazar les a bien comprises et partagées avec maîtrise et conviction !

Lily Boulanger, Nocturne

Le duo a proposé un bis, lui aussi très en adéquation avec ce programme puisqu’il s’agissait d’un Nocturne de Lili Boulanger, compositrice française dont la vie fut très courte (décédée à 24 ans). Elle avait 18 ans quand elle écrivit cette œuvre incroyablement sereine et apaisante.

Les 2 musiciens ont vraiment fait honneur aux compositeurs qu’ils interprétaient ainsi qu’au thème de cette journée de Gala. Le public l’a bien compris et leur a fait une ovation.

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