
Les 4 Dieux du Quatuor Akhtamar
C’est après l’emblématique Dele Yaman de Levon Minassian que s’installe le Quatuor Akhtamar précédé par ces quelques mots de Taline Kortian :
« Si Akhtamar était une divinité arménienne, ces quatre dieux du Quatuor Akhtamar sont des français dont les hauts cœurs d’Arménie connaissent et reconnaissent le nom. »
Et dès que résonnèrent les premières notes de Haberban, “miniature” du compositeur national Komitas (dans le parfait arrangement de Sergueï Aslamazian) l’auditoire comprit cette « invitation à la danse, à la noce, au voyage en somme… »
Et comment douter que c’est bien cela qui s’est passé quand l’auditoire entendit les premières notes s’envoler, s’envoler et s’envoler encore en des coups d’archets parfaitement synchrone ou se succédant avec une légèreté stupéfiante !
L’Andante du « Quatuor Arménien » de la compositrice Eugénie Alécian est apparu comme une parenthèse dramatique, pleine de tension, tissée de relâchements et de colère, indéniablement adapté au thème du gala, comme écrit pour, même. Mais cet Andante d’Un Quatuor Arménien avait vu ses premières notes apparaître lors de la première guerre d’Artsakh en 1994 !
Puis, comme une réplique résolument positive et optimiste Komitas revint avec Shogher jan (cher Sogher).

Pour la fin de cette extraordinaire programme, le Quatuor Akhtamar nous a encore proposé 2 des thèmes que Komitas a sauvés il y a plus de 100 ans de la volonté des Turcs, qui voulaient anéantir jusqu’à la culture arménienne. Ces deux thèmes : Al Aylughs (le foulard rouge) et Gakavik (La Pie) ont pris une nouvelle vie dans la magnifique écriture de la compositrice Judith Adler De Oliveira.
Elles font parti du dernier enregistrement du Quatuor Akhtamar paru sous le titre « Enluminures », ce nom étant particulièrement bien choisi pour l’écriture lumineuse de Judith Adler de Oliveira.
Un concert de bonheur
Et c’est bien sur le sentiment d’être heureux en sus de s’être enrichi de quelques pépites que le public applaudit à tout rompre.
Leurs 4 archets sont tellement fusionnels que le Quatuor Akhtamar s’entend véritablement comme une unité sonore et que l’auditeur a l’impression de ne faire qu’un avec ce magnifique ensemble
